CAS 52   

Règle 16.1, Modifier sa route

La règle 16.1 ne limite pas la route d'un bateau non prioritaire. Manœuvrer pour éloigner un autre bateau de la ligne de départ n'enfreint pas nécessairement cette règle.

Résumé des faits
Avant le signal de départ, les deux bateaux s'éloignent au largue de la ligne de départ. A, plus rapide, dépasse B et se retrouve en route libre devant lui en position 3. En position 4, A lofe jusqu'au plus près, avec l'intention de virer de bord pour rejoindre la ligne, mais s'aperçoit que B a également lofé et est dans une position telle que, si A vire, une collision se produira immédiatement. A abat alors pour empanner, mais découvre que B a abattu et se retrouve dans une position telle qu’un empannage entraînerait ici aussi une collision. Finalement, B empanne et fait route vers la ligne, laissant A loin derrière.
A réclame selon la règle 16.1, prétendant avoir été gêné alors qu'il agissait pour se maintenir à l'écart. Le comité de réclamation disqualifie B, qui fait appel, soutenant que ses manœuvres controversées sont des moyens légitimes d'amener un concurrent loin de la ligne de départ.

Décision
Appel confirmé, B est reclassé. Les actions de B décrivent une manœuvre classique en match racing et course par équipes, utilisée pour obtenir une position favorable au départ devant un autre adversaire. Le point essentiel est que la règle 16.1 ne s'applique qu'à un bateau prioritaire, ce qui n'est pas le cas de B aux positions 3 et 4.
En position 4, B, en tant que bateau au vent, doit se maintenir à l'écart selon la règle 11, mais A ne peut virer sans enfreindre la règle 13. En position 5, B devient bateau sous le vent, mais prioritaire selon la règle 11. Si A avait empanné sur tribord amures, A aurait été soumis à la règle 15, et s’il avait modifié sa route après s’être retrouvé tribord amures, à la règle 16.1. Les faits montrent qu'aucun bateau n'a enfreint de règle.

USSA 1955/63